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mercredi 11 décembre 2013

RÉUSSIR L'ÉPREUVE DU RÉSUMÉ EN CPGE !!!!!!!

RÉUSSIR L'ÉPREUVE DU RÉSUMÉ 

Le résumé de texte est une épreuve nouvelle pour les étudiants de classes préparatoires scientifiques. Il consiste à rendre l’essentiel de la pensée d’un auteur en la réduisant à un nombre de mots imposé.
C’est un exercice formel et formateur.
=>  Formel parce qu’il répond à des consignes précises qu’il faut impérativement connaître et respecter.
=>  Formateur parce qu’il demande d’une part de bien comprendre la pensée d’autrui et de la restituer objectivement, sans critique ni ajout, d’autre part de maîtriser correctement l’expression pour aboutir à une rédaction claire et précise.
Si exigeantes qu’elles soient, les qualités nécessaires pour faire de bons résumés s’acquièrent assez rapidement si l’on s’entraîne efficacement et régulièrement. C’est pourquoi après avoir défini l’épreuve, nous proposerons une méthode et l’appliquerons à un certain nombre de textes à résumer.
1. Présentation de l’épreuve
Résumer un texte c’est en donner une version condensée mais fidèle. Vous devez donc rendre l’essentiel des idées de l’auteur en respectant l’ordre du texte et ses articulations logiques. Vous devez vous mettre à la place de l’auteur et ne pas employer des formules telles que : « l’auteur déclare que..., montre que... ». Il faut conserver le point de vue du texte. Un texte a la troisième personne donne un point de vue général ; un texte à la première personne du singulier donne un point de vue personnel. Si l’auteur dit « Je », vous devez dire « Je ». Mais attention: un seul « je » dans un texte globalement à la troisième personne n’est pas significatif et peut être supprimé. Un changement d’énonciation dans un texte, par exemple un passage de ce que nous appelons « texte troisième personne », c’est-à-dire sans prise en charge directe de l’énonciation à la première personne du pluriel « nous » est souvent révélateur d’une stratégie argumentative. Tenez-en compte.
La réduction implique la reformulation, ce qui signifie que vous ne devez pas reprendre des mots du texte, encore moins des formules entières, même entre guillemets. Ce défaut que l’on nomme « montage de citations » est toujours très sévèrement sanctionné ; Toutefois si un terme est essentiel (mot-clef) il serait absurde de le remplacer par un mauvais équivalent. On doit alors le conserver.
Le style du texte initial doit autant que possible être restitué. Vous ne devez pas par exemple édulcorer le côté polémique d’un texte en remplaçant des termes forts par des synonymes neutres et fades.
• Le choix du texte
Le texte à résumer qui vous est proposé n’est pas tiré des œuvres au programme mais il porte sur la question du programme. Il s’agit presque toujours d’un texte argumentatif.
Le jour de l’épreuve le texte à résumer, que nous appellerons ici texte initial, est accompagné d’une consigne vous donnant le nombre de mots que doit comporter le résumé. Une marge de 10 % en plus ou en moins est admise et vous devrez indiquer vous-même sur votre copie le nombre de mots utilisés.
• Le compte des mots
Un mot est une unité typographique signifiante, séparée d’une autre par un espace, un tiret, une apostrophe. Ainsi si chacun des éléments d’un mot composé peut avoir un sens à lui seul, alors chaque élément comptera pour un mot :
c’est-à-dire : 4 mots
-  non-sens : 2 mots
Mais :
aujourd’hui : 1 mot
socio-éducatif : 1 mot
Car un des deux éléments typographiques du mot n’a pas de signification propre.
La même règle selon laquelle un mot est une unité de sens permet de bien comprendre que :
-  Je t’embrasse : 3 mots
Qu’espère-t-il : 3 mots
Dans le premier exemple, t’est la forme élidée du pronom te : c’est un mot.
Dans le deuxième exemple qu’est la forme élidée du pronom que : c’est un mot. Le t entre tirets par contre n’a aucun sens propre. Il n’est là que pour faciliter la prononciation ; il ne compte donc pas.
Cas particuliers :
les pourcentages, les dates, les sigles, ne comptent que pour un mot.
1947 : 1 mot
Les nombres autres que des dates doivent être écrits en lettres et chaque unité compte :
trois cent vingt : 3 mots.
Vous devez impérativement respecter le nombre de mots imposé, soit entre 180 et 220 pour un résumé de 200 mots. Le nombre de mots est vérifié et des sanctions sont automatiquement appliquées.

2. Réponses à quelques questions préliminaires
• Comment distinguer l’essentiel de l’accessoire ?
Les réductions demandées par les différentes écoles ne sont pas toutes équivalentes. Résumer un texte de 1 500 mots en 150 mots, c’est faire une réduction au dixième. Résumer 1 250 mots en 200 mots, c’est faire une réduction au sixième (6, 25) La notion d’indispensable, d’essentiel et d’accessoire dépend bien évidemment aussi de ce premier élément. Mais en tout état de cause vous devez aboutir à un texte compréhensible pour un lecteur non averti.
• Où sont les idées importantes dans un texte ?
Bien qu’il n’y ait pas de règles intangibles, la plupart des textes argumentatifs respectent le schéma suivant : l’auteur expose sa thèse au début du texte (ce qui ne signifie pas forcément dans la première phrase, ni même dans le premier paragraphe) et la réaffirme, la confirme dans la conclusion : il n’y a donc a priori aucune raison de supprimer le début du texte et la fin du texte, ce que font pourtant de nombreux candidats.
• Comment reconnaître la progression argumentative ?
Pour progresser dans une argumentation sans que son lecteur se perde, l’auteur dispose (parmi d’autres) d’un moyen essentiel : les liens logiques. Ce sont eux qui signalent le rapport entre une idée déjà énoncée et une idée à venir. Connaître et repérer ces liens est utile pour comprendre le texte mais aussi indispensable pour rédiger votre résumé. Dans la mesure où vous perdez une partie des informations en résumant, vous devez restituer le sens général en utilisant parfois de nouveaux connecteurs même si l’auteur n’en avait pas mis parce que les idées exprimées suffisaient à montrer la cohérence de l’ensemble.
• Combien de paragraphes devra comporter le résumé ?
Vous ne devez pas bien sûr faire une contraction qui comporterait autant de paragraphes que le texte initial, ce qui donnerait un propos morcelé et serait l’indice certain que le texte n’a pas été saisi dans sa globalité, d’où une sanction sévère.
À l’inverse il n’y a aucune raison de produire un texte compact sans paragraphes ni alinéas. Ce défaut est souvent signalé dans les rapports de jurys. Il traduit lui aussi une mauvaise compréhension du texte initial, car même sous forme réduite la contraction doit rendre compte de la progression de la pensée, ce qui est le rôle du paragraphe.
Le nombre de paragraphes possibles dans votre résumé sera bien entendu fonction de sa longueur. En général on peut admettre au maximum trois paragraphes dans un résumé de 100 mots et on peut aller jusqu’à quatre ou cinq dans un résumé de 200 mots. Évidemment ces chiffres sont indicatifs : le bon sens doit prévaloir en ce qui concerne le nombre de paragraphes retenus.
 Le résumé doit-il être réduit proportionnellement au texte initial ?
Un défaut grave et très courant consiste à faire un résumé déséquilibré : le candidat commence à réduire le début du texte puis, arrivé au milieu, il s’aperçoit qu’il a utilisé déjà beaucoup de mots et il continue en réduisant la deuxième partie de façon beaucoup plus drastique, voire dans les pires des cas en supprimant toute la fin.
Pour éviter ce défaut il ne faut absolument pas commencer à résumer avant d’avoir lu le texte en entier et fait le travail d’analyse.
En revanche, respecter l’équilibre du texte ne signifie pas non plus réduire chaque partie de manière strictement proportionnelle. Par exemple un résumé au 1/7 ne signifie pas que tous les paragraphes doivent être réduits aux 1/7.Certains paragraphes ont plus d’importance que d’autres et seront moins réduits ; Des paragraphes d’exemples pourront ne pas être repris du tout.
 Que faire des exemples ?
Il y a deux sortes d’exemples : les exemples purement illustratifs qui viennent corroborer une idée déjà donnée : on peut les supprimer.
Les exemples argumentatifs qui apportent un élément nouveau doivent être conservés.
Dans le cas d’une énumération d’exemples, il ne faut pas garder un exemple sur deux ou sur trois, mais exprimer l’idée par une expression englobante, si nécessaire. Il n’y a donc pas de réponse catégorique en ce qui concerne les exemples : la réponse peut être différente dans chaque texte et selon le type de résumé demandé.
• Que faire des citations ?
Il arrive que le texte à résumer comporte des citations. Soit l’on estime comme pour les exemples que l’information qu’elle apporte est accessoire et on la supprime, soit on décide de la conserver. Dans ce cas il faut reformuler son contenu pour réduire, supprimer les guillemets et l’intégrer au résumé en citant son auteur si le texte initial le fait.

3. Méthode de travail
• Lire et comprendre
Le premier critère d’évaluation d’un bon résumé est la compréhension du texte initial.
Or il faut pour bien comprendre un texte et avant toute démarche analytique précise l’aborder sans a priori, autrement dit s’abstenir de tout préjugé. Il se peut que certaines opinions contenues dans un texte soient différentes des vôtres ou des opinions les plus classiques dans le domaine. Cela ne doit pas vous empêcher de les comprendre ; dans les textes que l’on vous propose, les positions de l’auteur sont soutenues par une argumentation solide et il ne s’agit pas dans l’optique du résumé d’y adhérer ou de les critiquer mais simplement de repérer dans l’ensemble du texte quelles sont les idées exposées et comment elles sont validées. Ne perdez jamais de vue cet objectif.
N’oubliez pas non plus que l’auteur peut parfois exposer un point de vue qui n’est pas le sien à un certain moment du texte pour mieux faire valoir par ailleurs son propre point de vue, pour montrer qu’il sait prendre en compte des arguments adverses. Il est essentiel pour ne pas faire de contresens de savoir repérer les procédés qui signalent la distance prise par l’écrivain vis-à-vis de la thèse présentée : ce peut-être dans le vocabulaire : sans doute peut-on dire momentanément où telle est l’impression, ou dans la grammaire l’emploi du mode conditionnel signale en général que l’auteur n’adhère pas aux propos tenus : la violence aurait augmenté ces dernières années. Votre résumé devra faire comprendre exactement à qui appartiennent les idées retenues.
Ne perdez pas de temps à lire et relire le texte sans démarche active de votre part. Une première lecture peut si le texte est court (résumé en 100 mots) vous permettre de saisir son sens général et la thèse de l’auteur. Mais dès la seconde lecture vous devez faire un travail d’analyse.
Si le texte est long, commencez immédiatement la lecture analytique.
 Analyser le texte
- Identifiez le système d’énonciation et soulignez les mots qui semblent importants.
- Identifiez l’idée principale du texte, son évolution et les arguments successifs : pour cela repérez et encadrez les liens logiques en tenant compte des paragraphes et notez à côté de chaque passage son statut dans l’économie générale du texte : par exemple : préambule ; exposé de la thèse. Ce travail préparatoire vous aidera ensuite à respecter l’équilibre du texte et vous saurez mieux dans quelles proportions réduire chaque passage.
-Vous pouvez en même temps donner un titre à chaque partie en suivant le texte, noter tout de suite à côté de certains passages « ne pas conserver » et noter aussi des remarques qui peuvent être utiles comme «le paragraphe4 répète le 2».
-Une idée répétée est une idée importante : il ne faudra pas la supprimer, mais ne pas la répéter non plus car votre principe directeur reste la réduction ; Il faut donc ne la donner qu’une fois à un moment judicieusement choisi.
En dégageant ainsi la structure du texte vous aurez aussi constitué la structure de votre résumé.
À la fin de cette étape de lecture active (qui peut, elle, nécessiter plusieurs lectures) vous devez avoir clairement en tête la thèse du texte qui constituera le fil conducteur de votre résumé et assurera sa cohérence.
• Rédiger le résumé
On le fait en deux temps :
1-Premier temps :
Rédigez votre première ébauche de résumé au brouillon de façon très aérée, en n’écrivant qu’une ligne sur deux par exemple. Cela vous facilitera les opérations de correction, et de décompte des mots.
Deux critères importants de l’évaluation sont, nous l’avons vu, le respect du nombre de mots et la reformulation personnelle.
Le respect du nombre de mots
Vous pouvez rédiger entièrement votre résumé puis compter les mots ensuite. Si vous dépassez de beaucoup le nombre de mots, il faudra voir quelles idées accessoires pourraient être supprimées. Si vous dépassez peu, travaillez sur la réécriture (voir ci-après deuxième étape).
Vous pouvez aussi faire une partie du résumé, correspondant par exemple au tiers du texte (les lignes portées sur le texte vous aideront à vous situer) et compter les mots ensuite. Si vous constatez alors que vous avez déjà utilisé 80 % de vos mots, soyez vigilants : vous risquez de faire un résumé déséquilibré. Voyez tout de suite quelles idées de cette première partie n’auraient pas dû être conservées. Continuez de la même manière jusqu’à la fin du texte. Sans vous lier impérativement, cette seconde méthode a l’avantage de vous fixer un cadre, « des fourchettes » pour vous guider dans la rédaction. Avec l’entraînement vous saurez choisir entre l’une ou l’autre méthode celle qui vous convient le mieux.
La reformulation
Vous devez être capable après le travail d’analyse, de résumer le texte sans trop le consulter ce qui vous permettra de reformuler plus facilement. Néanmoins reportez-vous régulièrement à votre travail d’analyse pour vérifier que vous ne vous écartez pas de votre schéma d’ensemble. Vérifiez aussi que vous n’avez rien ajouté, ce qui arrive parfois et est tout à fait contradictoire avec l’objectif même du résumé. Rédigez par parties cohérentes et non phrase par phrase. Pensez aussi tout de suite à utiliser suffisamment de liens logiques.
2-Deuxième temps :
Il faut maintenant retravailler à partir de ce premier résumé.
Si vous avez suivi les conseils donnés ci-dessus sa formulation ne devrait pas être trop proche du texte initial et s’il est trop long, ce qui est vraisemblable, cela devrait pouvoir se réduire en ne jouant que sur le style. Toutefois il faut absolument revérifier votre résumé avec le texte pour voir si vous n’avez pas conservé trop de mots ou d’expressions de l’auteur. Si c’est le cas reformulez avec des synonymes ou d’autres tournures ; mais attention : le remplacement des termes du texte par des synonymes est un exercice délicat : il faut choisir le bon synonyme, car un même mot peut avoir plusieurs synonymes selon le contexte.
Vous devez ensuite vous consacrer à la réduction de ce premier résumé s’il est trop long. (S’il est trop court, ce qui arrive aussi, vous devez reprendre des idées que vous aviez éliminées. Un résumé en dessous du nombre de mots imposés est sanctionné de la même manière qu’un résumé trop long !).
Par une bonne maîtrise de l’expression on peut assez facilement réduire par exemple de 250 mots à 220 mots un résumé sans supprimer aucune idée. Attention cependant à ne pas tomber dans le « style télégraphique ». Vos phrases, même brèves, doivent rester grammaticalement correctes. Il est parfois commode de mettre entre parenthèses un membre de phrase : on ne doit pas se l’interdire, mais il ne faut pas en abuser. Nous conseillons de ne pas utiliser ce procédé plus d’une fois dans un résumé.
En travaillant sur la réécriture notez au fur et à mesure le nombre de mots économisés.
Voici quelques procédés de réduction :
Synonymes et équivalents
Si possible remplacer une expression par un mot ou par une autre expression plus courte : remplaçons « en effet » par « car » (gain = 1 mot),
 « le plus grand nombre » par « la majorité » : gain = 2 mots.
Un groupe comportant une proposition subordonnée relative a souvent un nom ou un nom accompagné d’un adjectif pour équivalent.
Ponctuation et types de phrases
Deux points peuvent exprimer un lien de causalité et donc remplacer « car » « en effet ».
Les phrases interrogatives seront employées pour manifester la structure argumentative du texte.
Les exclamatives aident à rendre l’implication de l’auteur dans son ouvrage, sa subjectivité.
Gérondifs et participes
Ils peuvent être très utiles, pour rendre en peu de mots une cause, une temporalité. Attention toutefois un abus de participes présents est lourd. Essayez de varier les tours.
Subordination et coordination
De même que nous avons conseillé de ne pas faire une suite de petits paragraphes nous recommandons de ne pas faire une succession de petites phrases : outre que cela n’est guère agréable pour le lecteur, on utilise davantage de mots avec cette mauvaise méthode. Il faut donc regrouper les éléments conservés par subordination ou coordination. De plus, cela accroît la logique du résumé. Par contre on évitera les phrases trop longues et confuses.
Si à la fin de ce travail de réduction vous êtes en dessous du maximum autorisé, n’hésitez pas à rajouter des mots de liaison.
• Relire
Relisez votre résumé et demandez-vous s’il est compréhensible pour quelqu’un qui ignore totalement le texte initial. (Lors de votre entraînement au cours de l’année, il serait utile de lire votre texte à haute voix. Il est conseillé aussi de le faire lire par une tierce personne, afin d’en vérifier plus sûrement la clarté.)
Assurez-vous de la correction de l’expression et de l’orthographe.
• Recopier
Recopiez votre résumé en soignant l’écriture et la présentation. N’oubliez pas de noter le nombre de mots à la fin de votre résumé et d’en faire un décompte progressif au fil du texte de la manière dont on vous le demande. Tous les concours ne donnent pas les mêmes consignes (barre tous les 20 mots, nombre de mots par lignes). Respectez les consignes du concours que vous passez.

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